Coronavirus: l’état du monde face à la pandémie ce mercredi 22 avril 2020 !

Le monde est loin d'en avoir fini avec la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 177 800 morts et plus de 2,5 millions de contaminations officielles,

a averti ce mercredi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé.

En raison de ses répercussions économiques dévastatrices, un doublement du nombre des personnes menacées par la famine dans le monde est à craindre selon le Programme alimentaire mondial.

« Le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d'ici la fin de 2020 », a averti cette agence de l'ONU, évoquant le risque d'une « catastrophe humanitaire mondiale ».

Pour sa part, l’Unesco souligne « une fracture numérique préoccupante dans l'enseignement à distance ». La moitié du nombre total d'apprenants dans le monde, soit 826 millions d'élèves et étudiants, n'ont pas accès à un ordinateur à domicile, et 43% n'ont pas internet à la maison.

Quant à la Banque mondiale, selon un rapport publié ce mercredi, elle affirme que les transferts d'argent, ressource financière cruciale des pays en développement, vont chuter de 20% cette année, autre conséquence économique de la pandémie.

Dix millions de salariés en chômage partiel en France

En France, l'épidémie de Covid-19 a tué 21 340 personnes depuis début mars, dont 544 décès enregistrés depuis mardi, mais la pression sur les hôpitaux continue de s'alléger, avec désormais deux semaines de baisse du nombre de patients en réanimation, a annoncé mercredi le directeur général de la Santé.

Au total, 13 236 personnes sont décédées à l'hôpital, soit 336 de plus en 24 heures, et 8 104 dans les maisons de retraites médicalisées et autres établissements médico-sociaux (+208), a déclaré Jérôme Salomon lors de son point presse quotidien. Il y a désormais 5 218 patients en réanimation, près de 2 000 de moins qu'il y a deux semaines.

Les lieux de culte devraient rester fermer jusqu'à la mi-juin et les grands rassemblements resteront interdits tout l'été. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a détaillé ses premières pistes pour une reprise progressive de l'école à partir du 11 mai, qui n'ont pas levé les inquiétudes des syndicats enseignants : un retour à l'école étalé sur trois semaines par niveaux de classe, des groupes de 15 élèves maximum.

Ce mercredi, la barre symbolique des dix millions de salariés en chômage partiel a été franchie. Ce dispositif, qui permet au salarié d'être indemnisé à hauteur de 84% du salaire net, a été demandé à l'Etat par 820 000 entreprises, soit plus de six sur 10.

Essais cliniques en Allemagne !

En Allemagne, alors que certains magasins rouvrent cette semaine, le port du masque deviendra obligatoire dès lundi dans la majorité des Lander y compris à Berlin. Les bars, restaurants, lieux culturels et terrains de sports demeurent fermés. Les écoles et les lycées, eux, rouvriront progressivement.

De premiers essais cliniques d'un vaccin contre le nouveau coronavirus vont être lancés en Allemagne par la société BioNTech, basée à Mayence, en lien avec le laboratoire américain Pfizer. Il s’agit seulement du cinquième essai sur l'homme d'un vaccin contre le Covid-19 dans le monde. Ces essais cliniques seront dans un premier temps menés sur 200 volontaires sains âgés de 18 à 55 ans, précise l'Institut Paul Ehrlich.

Les pays européens préparent le déconfinement !

La pandémie de coronavirus a tué plus de 110 000 personnes en Europe, soit près de deux tiers des décès liés au Covid-19 dans le monde. L'Europe reste le continent le plus durement touché par la pandémie. Les 27 doivent se réunir jeudi par visioconférence pour discuter d’un vaste plan de relance réclamé notamment par la France et l'Espagne. Un accord ne serait pas envisageable avant plusieurs semaines.

L’Espagne prolonge son confinement jusqu’au 9 mai. Les enfants, jusqu'ici interdits de sortie, pourront à partir de lundi accompagner un adulte pour faire des courses de première nécessité. Le troisième pays le plus endeuillé au monde a recensé mercredi 435 morts du coronavirus en 24 heures, un chiffre qui a augmenté légèrement pour le deuxième jour consécutif et qui porte le total de décès à 21 717. La ville de Pampelune a annoncé mardi qu'elle annulait ses célèbres fêtes de la San Fermin, dont les lâchers de taureaux attirent habituellement début juillet des centaines de milliers de touristes.

Les hôpitaux du Royaume-Uni font face au pic de l’épidémie. Le pays qui a enregistré mercredi 759 décès supplémentaires est toujours « en situation de danger », selon le ministre de la Santé Matt Hancock. Le bilan est de 18 100 morts, sans compter les maisons de retraite où, selon des représentants du secteur, plusieurs milliers de personnes âgées sont mortes. Le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d'au moins trois semaines. Au Parlement ce mercredi, le nouveau chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a reproché au gouvernement sa « lenteur » dans la gestion de la pandémie.

Aux Pays-Bas, le gouvernement néerlandais a annoncé la réouverture partielle à partir du 11 mai des écoles primaires et des garderies avec un système par alternance. Le secondaire devrait suivre début juin. Toutes les autres mesures restrictives sont en revanche prolongées jusqu’au 19 mai et le gouvernement néerlandais a même étendu jusqu’au 1er septembre l’interdiction des événements, ce qui concerne évidemment les festivals, les braderies ou les rencontres sportives.

En Roumanie, le président Klaus Iohannis a annoncé les premières mesures de déconfinement dans ce pays moins touché par la pandémie. Le port du masque deviendra obligatoire dans les espaces fermés et les transports publics à partir du 15 mai. Une obligation qui restera sans doute en vigueur jusqu'à l'année prochaine, « lorsque la pandémie sera sous contrôle et le risque de contamination n'existera plus », a prévenu M. Iohannis. La Roumanie compte à ce jour 9 700 cas confirmés de Covid-19 et 512 décès, dont une trentaine enregistrés ces dernières 24 heures.

La Turquie et la Russie face à l'épidémie !

Un confinement obligatoire de quatre jours sera imposé à partir de jeudi dans les 31 plus grandes villes de Turquie. Près de 3 500 soignants ont été infectés par le coronavirus dans le pays, a indiqué ce mercredi l'Union des médecins de Turquie, dont la majorité à Istanbul, relate notre correspondante Anne Andlauer.

Ce sont des chiffres officieux, publiés par l’Union des médecins de Turquie, la TTB, une organisation professionnelle ancienne qui s’appuie sur un vaste réseau de praticiens dans tout le pays. Depuis le début de l’épidémie de nouveau coronavirus, la TTB dénonce un manque de transparence des autorités, met en doute les chiffres officiels, et déplore de n’être ni informée ni consultée par le gouvernement. Chaque semaine, l’Union des médecins de Turquie publie donc ses propres rapports et alerte notamment sur la situation de ses membres et des autres personnels de santé. Selon son dernier recensement, au moins 24 soignants turcs auraient déjà perdu la vie à cause du Covid-19, dont 14 médecins. Au total, 3 474 personnels soignants auraient été infectés, dont 1 307 médecins.

Selon la TTB, 57 % des soignants touchés par le virus travaillent à Istanbul, la plus grande ville. L’Union des médecins accuse le gouvernement de faire passer l’économie avant la santé des Turcs et de leurs soignants, en n’imposant un confinement qu’aux malades chroniques, aux plus de 65 ans et aux moins de 20 ans.

L'épidémie de Covid-19 a fait plus de 2 200 morts sur plus de 95 000 cas recensés, dont près de la moitié à Istanbul, selon le dernier bilan officiel.

Le géant russe de l'internet Yandex a lancé un service de dépistage gratuit du nouveau coronavirus pour les habitants de Moscou, épicentre de l'épidémie en Russie, où les autorités revendiquent un fort taux de dépistage. La Russie connaît ces deux dernières semaines une flambée de nouvelles infections au Covid-19, avec 57 999 cas et 513 morts officiellement enregistrés mercredi.

Trump signe un décret anti-immigration !

Confronté à la brutale hausse du chômage en raison du Covid-19, le président américain Donald Trump a décidé de suspendre la délivrance de cartes vertes pour deux mois. « Il serait injuste que les Américains soient remplacés par une main d’œuvre venue de l'étranger », a justifié le locataire de la Maison Blanche alors que le Covid-19 a mis au chômage 22 millions de personnes aux États-Unis. La suspension ne s'appliquera pas aux visas de travail temporaires mais aux seules cartes vertes qui offrent le statut de résident permanent.

Avec 2 751 décès supplémentaires en seulement 24 heures, les États-Unis restent le pays le plus touché, avec un total de 44 845 décès pour plus de 820 000 cas. Des autopsies ont révélé que le virus aurait atteint le sol américain plus tôt que prévu en février. Ces autopsies effectuées sur le corps de deux personnes décédées les 7 et 16 février prouvent que la maladie a commencé à faire des victimes trois semaines auparavant, en Californie, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.

Cela signifie que le virus a circulé plus tôt et plus largement que ce que pensaient les autorités américaines. Les deux victimes ont pu être infectées dès la mi-janvier, et selon les premiers éléments de l’enquête, elles n’avaient pas voyagé à l’étranger. A l’époque de leur décès, seuls les voyageurs revenant de Chine ou les personnes ayant été en contact direct avec des malades pouvaient subir un test de dépistage. « Ces décès changent notre compréhension de l’épidémie », commente le chef du service de santé du comté où vivaient les deux victimes avant d’ajouter : « ils représentent le sommet d’un iceberg dont on ignore la taille ».

Face aux difficultés économiques qui s'accumulent, le Sénat a voté l'octroi d'une enveloppe de 500 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir les PME et aider les hôpitaux.

Depuis la Californie, notre correspondant Éric de Salve rapporte que dans de nombreuses grandes villes aux Etats-Unis des salariés des restaurants McDonalds ont planté le piquet de grève devant leur lieu de travail pour dénoncer leurs conditions de travail.

Des employés des entrepôts d'Amazon ont également appelé à faire grève cette semaine, exigeant une amélioration des conditions sanitaires face au Covid-19 dans les entrepôts.

Une mégalopole chinoise se barricade !

La Chine a certes enrayé la propagation du virus, mais deux semaines après le déconfinement de la ville de Wuhan, le pays craint une deuxième vague épidémique importée, provoquée par des personnes arrivées de l'étranger

Dans la province du Heilongjiang (nord-est), la ville d’Harbin a renforcé ce mercredi les mesures de restriction contre le coronavirus après l'apparition de nouveaux foyers de contamination, principalement le fait de Chinois de retour au pays depuis la Russie voisine.

Dans cette ville de 10 millions d’habitants, les personnes et les véhicules originaires de l'extérieur sont désormais interdits d'entrée dans les quartiers résidentiels. Quiconque arrivant de l'étranger ou de zones gravement touchées par le Covid-19 en Chine devra obligatoirement être placé en quarantaine, ont annoncé les autorités.

La Chine aurait vendu des tests défectueux à son voisin indien nous informe notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis . Ce mercredi, l’Inde vient de suspendre l’utilisation de « tests rapides » chinois, après l’apparition de résultats erronés et de probables défauts dans ces tests.

Première contamination dans un camp de réfugiés palestiniens ! 

Au Liban, un premier cas de coronavirus a été enregistré dans un camp de réfugiés palestiniens. La patiente a été transférée à l'hôpital public Rafic Hariri de Beyrouth. Situé dans la plaine de la Bekaa, le camp a été bouclé par les factions palestiniennes en charge de sa sécurité.

Ce mercredi, une équipe de soignants s’y est rendu, « pour mener des tests » de dépistage dans ces camps où la promiscuité fait craindre une propagation rapide du virus explique l’Unwra. Le Liban compte 682 cas de coronavirus, dont 22 décès.

À Jérusalem, des migrants soudanais et érythréens sont venus manifester mercredi matin devant la Knesset pour dénoncer la précarité de leur statut. Ils subissent de plein fouet la crise économique déclenchée par le coronavirus, explique notre correspondant Guilhem Delteil.

 

Avec Radio France internationale RFI


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