Analyse critique sur l'exercice de la démocratie et du pouvoir politique en Guinée ( Par Adenus Aboubark Guilavogui ) !

Dans une société véritablement démocratique, les êtres naissent pour être libres et heureux même celles qui ne sont pas démocratiques l'existence humaine est résumée à un meilleur épanouissement des êtres qui y vivent dans une quelconque société où il fait bon de vivre.

A sa venue, cette démocratie sa première croyance de promesse était celle de garantir une société unie et paisible où la prospérité, le bonheur pour tous seront équitablement partagés, mais au fur et à mesure qu'on a testé sa moralité elle nous a fait découvrir sa véritable face celle de l'injustice inégalable, celle du partage inégale des richesses communes, celle de la haine de l'autre, celle de la conspiration la plus honteuse et infamante, celle de la destruction collective, de plus bref celle de la division intégrale la plus consumée.

Aujourd'hui, le pouvoir qui existe dans notre société est celui qui ne cesse de se renforcer et de s'étendre. Il acquiert des dimensions qui dépassent les frontières de notre imagination. La technologie met à la disposition de l'homme des instruments susceptibles de surmultiplier par mille la force matérielle d'un seul homme. 

L'accroissement du pouvoir atteint des proportions terrifiantes, parce que ses possibilités dépassent pratiquement toute limite physique. Nous évoluons aux frontières du vertige. Le problème politique, celui du pouvoir, des gouvernements ou de leur système bureaucratique devient, du même coup, plus aigu, plus décisif que jamais. Il importe donc de s'interroger sur la position démocratique dans la perspective du pouvoir.

Les démocraties occidentales ont, de ce point de vue, dangereusement concentré le pouvoir dans l'Etat et dans les mains de quelques individus. On constate avec une grande appréhension la désagrégation des centres de décision et de pouvoir périphériques et autonomes qui pouvaient plus ou moins faire contre-pied au pouvoir ou à l'appareil gouvernemental. 

Ce n'est pas sans justification qu'on dénonce, aujourd'hui, les régimes démocratiques traditionnels pour leur tolérance, sous le couvert de l'égalité formelle, de la croissance des inégalités économiques entre les peuples et leur indifférence ou leur incapacité devant la formation et la croissance de groupements financiers et capitalistes gigantesques, qui sont, ayons le courage de l'avouer, souvent plus forts que l'Etat lui-même. L'exemple nous est fourni par les multinationales et d'une façon plus concrète par l'expérience des états les plus sérieux.

Eléments de soutien à la démonstration des arguments :

1.    La leçon aux dirigeants :

Les dirigeants doivent comprendre que l'exercice de la démocratie est indissociable de l'initiative et de l'intervention populaire.

A moins que les dirigeants comprennent que la démocratie plus on en fait à mauvais escient plus elle étend son mal, plus on en use, plus elle se détricote.    

Le pouvoir, c'est le peuple et non pas une multitude d'individus qui décident pour le peuple ce qui est bon pour lui et arrivent par toutes sortes d'artifices à faire accroire au peuple qu'il en fait que réaliser sa volonté. Le peuple, dans une véritable démocratie, ne délègue pas ses pouvoirs et ne renonce pas à l'exercer. Car, du moment où l'on remet le pouvoir à des représentants avec le soin de l'exercer, le Parlement devient souverain. Il est faux de croire que le fait de procéder par élections, constitue une garantie d'exercice de la démocratie. C'est pourtant l'erreur ou l'illusion la plus répandue dans le monde.

Il serait difficile de contester que les élections auxquelles se livrent périodiquement les Etats du monde, constituent, sous multiples aspects, la renonciation du peuple à sa souveraineté.

Le peuple ne participe plus d'une façon permanente à la gestion de ses affaires. Il délègue sa souveraineté de période en période. Ceux qui s'en emparent, tout en soutenant servir les intérêts du peuple, peuvent très bien soutenir les intérêts de groupes d'individus particuliers, au détriment des intérêts de l'ensemble.

Un exemple de démonstration :

Il suffit d'examiner la politique américaine pour se rendre compte qu'elle échoue lamentablement, ici même, au Proche-Orient. Elle est contraire à l'intérêt du peuple américain et tributaire des intérêts d'une riche et influente minorité pour ne pas dire des lobbies sionistes.

A force de propagande et de rabattage publicitaire, en exerçant l'influence indue auprès du gouvernement et des médias d'information, en faisant taire et en bâillonnant ceux qui dénoncent le processus, on arrive à infléchir l'opinion publique, à exercer un simulacre de démocratie.  

Si le peuple guinéen en entier se laisse mystifier, il n'en va pas de même de l'ensemble des peuples de l'univers. C'est pourquoi, le modèle politique anglo-américain offre très peu d'intérêt pour le reste du monde et il ne faudrait pas s'en étonner.

Encore une fois, à ceux qui voudraient prétendre que nous exagérons dans les faits, nous exposerons l'exemple des incidents du peuple le plus ignoré dans son ensemble, mais qui n'ont pas moins été crus par l'ensemble du peuple guinéen et qui ont servi de base pour sa descente aux enfers.

La démocratie, servie à la guinéenne, n'est pas goûtée par toutes les nations surtout celles sérieuses.

La crise post-électorale témoigne honteusement.

La perte de confiance et d'influence dans nos Etats actuels témoignent avec éloquence de l'échec de ses conceptions démocratiques.

Une des grandes faiblesses de la démocratie, consiste à se prendre pour le dénominateur commun et à vouloir ramener les autres nations ou peuples à ses dimensions. Cela laisse très peu de place aux autres, à leurs croyances et à leurs philosophies.

L'expérience américaine en Iran, constitue un autre témoignage du respect que devrait inspirer un peuple, aux véritables démocrates.

Si les guinéens s'étaient d'avantage intéressés aux masses populaires et à leur volonté plutôt qu'à ceux qui les exploitaient, ils n'auraient pas été si dépourvus devant les évènements.

Pendant que les uns font semblant de gouverner dans un jeu démocratique très anodin et suicidaire il n'en est rien !

Les autres font semblant de s'opposer dans ce même bain de jeu soit disant démocratique, que nenni !

Un peuple qui fait semblant de faire société, diantre !

L'on nous fait toujours croire que la démocratie est le meilleur régime politique mais jusque-là le peuple continu toujours sa descente aux enfers avec les dictats de cette même démocratie, comment alors comprendre cela ?????….

Les démocraties modernes reposent sur le pouvoir des majorités. Le candidat qui obtient le plus de voix conquiert le mandat et finalement ceux qui ont le plus de sièges au Parlement assument le gouvernement. Les élections n'indiquent donc pas de façon significative le choix ou les préférences de la majorité. C'est pourtant une croyance largement répandue et qui sert d'argument dans la définition d'un régime démocratique. L'élection dans sa réalité ne relève que le premier choix de certains citoyens entre les candidats qui se présentent. Comme le définit le Colonel Moammar Kadhafi, dans la première partie du livre vert, cela signifie que la partie du peuple qui compte est essentiellement composée de la majorité victorieuse aux élections.

Encore faut-il ajouter en dernière analyse que celle-ci ne compte que partiellement pour l'exercice du pouvoir. Une infinité de mécanismes interviennent pour les en éloigner. En définitive, le degré de contrôle laissé aux gouvernés est littéralement réduit à néant.

Il ne reste de la démocratie que le mot, vidé de son sens, mais qui continue à exercer son pouvoir magique, sa fascination. Si le pouvoir doit vraiment être dans les mains du peuple, il est inadmissible de le situer en dehors de celui-ci. Cela revient à la négation de la démocratie.

2- La Démocratie a du mal à résister à l'examen de la critique pure. C'est un fantôme à exorciser.

Le pouvoir dans la perspective démocratique, ne peut être légitime que s'il procède de la base.

Il doit être une émanation de la volonté populaire : n'est-ce pas l'objectif recherché dans la création d'un congrès général du peuple ? 

La démocratie est une société libre qui n'est pas régie par un pouvoir politique arbitraire et incontrôlé ou dominé par une oligarchie. Pour bien comprendre les rouages de l'oligarchie de certains Etats, nous nous référons à la lecture de l'étude de Ferdinand Lunghberg sur la société américaine intitulée : "Les riches et les Super-Riches", publiée chez Stock à Paris.

On y découvre rapidement que cette démocratie n'est en réalité qu'une pseudo-démocratie et que le pouvoir est détenu par ce qu'on appelle élites, classes gouvernantes ou élite gouvernante, élite du pouvoir, direction suprême, etc…

L'appareil gouvernemental constitue en quelque sorte le Pouvoir. C'est la machine bureaucratique qui s'incarne et qui impose ses dictats au peuple et qui porte l'indécence jusqu'à faire accroire au peuple que c'est lui qui l'a voulu ainsi.

La démocratie ce n'est pas le pouvoir de quelque uns de faire ce qu'ils veulent des autres. Il est nécessaire de mettre perpétuellement en garde contre la manipulation des hommes par la psychologie, la publicité, la promotion, de façon à obtenir que les individus adoptent spontanément le comportement souhaité. La démocratie engage toute la collectivité, encourage la participation aux décisions, décentralise les responsabilités, tire avantage des capacités et des talents de tous.

Or, il arrive aujourd'hui, que les démocraties traditionnelles soient encerclées par des dictatures industrielles qui finissent par étouffer la voix de la majorité. L'aspect tragique de la situation est que ce processus s'opère à l'insu de tous, sinon avec une insouciante complicité.

A cause de ces multiples problèmes et des incroyables contradictions auxquels nous devons faire face, la démocratie n'existe pas : elle est toujours à refaire. Dans notre société, une auréole de noblesse coiffe le terme démocratie de telle sorte que chacun est conduit à vouloir en être.

Malheureusement le terme triomphe au détriment de la clarté et finalement de la démocratie elle-même. C'est à se demander si, à force de signifier tout ce qu'on veut qu'il signifie, il signifie encore quelque chose. Il apparaît de plus en plus évident que, jamais dans l'histoire, on ne soit parvenu à organiser sur une aussi vaste échelle, aussi intensément et avec autant d'habileté, une telle confusion idéologique et terminologique.

Au chapitre de la démocratie, la mission civilisatrice que se sont attribués des sociétés occidentales a consisté trop souvent à enseigner et à faire accepter, sous le fallacieux prétexte de démocratie, des normes et des règles de jeux dont elles ne pouvaient que sortir gagnantes.

Les dés étaient pipés, l'homme a dominé et colonisé alors qu'il prétendait affranchir l'homme. Le temps du commerce des esclaves n'est pas si reculé que le spectre en soit totalement effacé de la mémoire des gens.

Aujourd'hui, à la violence, à la force physique, on a substitué des méthodes plus raffinées pour dominer et exploiter l'homme. On a recours à la violence psychologique, au chantage, au boycottage, bref, à toutes sortes de contraintes subtiles, mais non moins violentes. Le peuple paye très cher les ambitions de quelques privilégiés.

Tout le monde est favorable à la démocratie, le problème consiste à savoir à quelle démocratie ?

Un système n'est pas démocratique parce qu'on l'appelle ainsi. La démocratie, sur le plan théorique, contredit la réalité vécue. Cela, Moammar Kadhafi l'a très bien saisi et exprimé dans la première partie du Livre vert.

Un examen, même superficiel, fait apparaître immédiatement, le clivage entre l'idéal démocratique et la réalité démocratique, et cela peut apparaître contradictoire, signifie que les gouvernés devraient être en même temps les gouvernants.

N'est-ce pas suffisant pour entretenir la méfiance à l'égard des dirigeants et des élites. Dans la perception actuelle du monde, la démocratie politique ramène à une autorité unique les volontés de millions d'individus.

En cela, elle est décevante. Le pouvoir devient charismatique. Le gouvernement s'exerce par la fascination d'un individu, le pouvoir hypnotique ou encore par la manipulation de l'angoisse, l'insécurité idéologique ou enfin, toutes sortes d'ersatz qui sont utilisés pour séduire et asservir le peuple. On ne peut donc dire que le peuple tout entier participe à la démocratie. Les régimes démocratiques actuels éliminent un grand nombre de conditions nécessaires à une société authentiquement libre et démocratique.

La démocratie doit s'inspirer et rechercher la justice. Face à l'inégalité de l'homme, ses principales préoccupations devraient être :

1-       L'égalité juridique et politique : assurer à tous et à chacun les mêmes droits juridiques et politiques, c'est-à-dire la possibilité de se protéger du pouvoir politique.

2-       L'égalité sociale : Attribuer à tous et à chacun la même importance sociale, c'est-à-dire les moyens de se prémunir contre toute forme de discrimination sociale, statut de classe, etc…

3-       L'égalité des chances : Accorder à tous et à chacun les mêmes chances de s'épanouir et de s'élever, c'est-à-dire la possibilité de voir sa compétence et ses mérites reconnus.

4-       L'égalité économique démocratique : répartition à peu près égale des richesses : Accorder à tous et à chacun un point de départ identique, c'est-à-dire les conditions économiques et matérielles initiales qui permettent d'acquérir le même statut et les mêmes capacités que les autres.

Si la démocratie doit exister c'est ainsi qu'elle doit procéder pour enfin qu'advienne cette société libre où chacun se sentira protégé et heureux. Cela n'est-elle pas qu'une simple espérance démocratique ? A chacun son examen de conscience !                                           

 Par Adenus Aboubark Guilavogui                                                                                                   

Membre du Mouvement Dignité et Respect pour le Peuple