République de Guinée: après 62 ans d'existence, le pays est toujours victime de la trahison de ses intellectuels !
Conakry-02 octobre 1958, 02 octobre 2020, cela fait exactement 62 ans jour pour jour depuis que notre pays a retrouvé sa souveraineté nationale des mains de la France, ancienne puissance colonisatrice. Comme les années précédentes, l'anniversaire de cette année a été aussi célébré par les guinéens dans un désarroi total.
C'est vraiment difficile à y croire et à admettre pour celui qui ne connaît pas les réalités de ce pays. L'échec lamentable des différents régimes politiques qui se sont succédés à la tête de cette nation depuis plus de 6 décennies maintenant, creuse chaque jour le sentiment de désespoir et de désillusion chez les Guinéens dans tous mes domaines.
Aux jours d'aujourd'hui, le peuple de Guinée ressemble à un peuple martyrisé par les dérives de ses dirigeants qui, en toute sincérité, n'ont jamais été ni envie d'être d'ailleurs à la hauteur des attentes de ce peuple. Alors qu'à vrai dire, ce peuple ne demande pas trop, seulement le minimum au moins, à savoir le bon usage de nos ressources pour améliorer les conditions de vie des populations.
Mais comme un vent de tempête, les dirigeants actuels de la Guinée, comme ceux des années antérieures, font semblant d'écouter et de servir le peuple, alors qu'en toute évidence, ils ne cherchent qu'à se servir et servir leurs clans mafieux, dont une partie réside à l'étranger et représente le néocolonialisme du 21e siècle.
Pour savoir et comprendre le bien fondé de cette gestion chaotique de la gouvernance politique dans notre pays, pas besoin de réfléchir trop. Il suffit tout simplement de regarder l'état actuel des choses dans tous les secteurs de développement socioéconomique du pays.
Six décennies de gouvernance sombre !
En effet, avec des infrastructures routières dégradées à un niveau inestimable, avec un système de gouvernance politique qui se dirige tout droit vers la dérive la plus dramatique, jamais enregistrée, avec un système éducatif qui évolue à lambeau, où la médiocrité est célébrée comme une médaille d'or, avec un système de sécurité à l'agonie dans lequel l'État est devenu le plus grand criminel contre ses propres citoyens, avec une justice qui n'a jamais aussi été injuste comme elle est actuellement, avec une population entraînée dans les ténèbres de la haine et de l'éthno stratégie, avec une politique économique fondée sur la corruption comme culture de gouvernance ; la liste est longue, très longue, pour ne pas dire trop longue, pour d'écrire les réalités de cette Guinée actuelle.
Ceci est largement suffisant pour dire haut et fort, que si les Guinéens peuvent bien s'en réjouir de l'indépendance chèrement acquise en 1958, aujourd'hui ils ne peuvent nullement s'en réjouir de la gestion de cette indépendance faite par nos dirigeants actuels. C'est même une honte nationale de voir la Guinée à ce niveau de développement, alors que nous avons été le deuxième pays à avoir obtenu l'indépendance en Afrique subsaharienne, après le Ghana.
Il faut noter par ailleurs, que de tous les régimes politiques qui se sont succedés à la tête de ce pays depuis 1958, celui d'Alpha Condé présente le bilan le plus catastrophique en terme de gestion politique, économique et sociale. Cette remarque ne vise point à dédouaner les autres, mais elle vise plutôt à d'écrire une réalité inconcevable avec un président considéré comme le premier élu démocratiquement à la tête de la Guinée, mais également et surtout, comme le plus intellectuel, car diplômé de la Sorbonne.
Mais, à analyser son bilan à l'heure actuelle, après près de 10 ans à la tête du pays, l'on serait même amené à soutenir l'hypothèse qui dit ceci: vaut mieux un illettré à la tête de la Guinée, qu'un intellectuel. Ceci est loin d'être l'expression d'un sentiment de joie ou de fierté, c'est plutôt l'expression d'une déception vis à vis de nos gouvernants qui, depuis 60 ans maintenant, tournent le peuple comme si nous étions dans un royaume de ténèbres.
Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com
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