Problème de troisième mandat en Guinée et en Côte-d'Ivoire: Bah Oury explique la différence entre les deux contextes !

L'annonce de la candidature du président ivoirien Alassane Ouattara pour un troisième mandat a sonné comme un froid dans le dos de l'opposition guinéenne. Cette décision du numéro 1 ivoirien risque bien de servir mal en Guinée, d'autant plus que son homologue Alpha Condé nourrit toujours l'espoir d'un troisième mandat de plus.

Face à cette situation qui pourrait sans doute compliquer la lutte du FNDC qui veut barrer la route au champion du RPG, certains acteurs politiques tentent d'expliquer la différence entre le contexte ivoirien et celui guinéen. C'est le cas par exemple de l'ancien vice président de l'UFDG, Bah Oury qui, au cours d'une sortie médiatique, est largement revenu sur ce sujet qui occupe actuellement la une sur la toile.

À lire ici l'intégralité de l'exposé de Bah Oury, président du parti UDRG et membre du FNDC !

Dans un premier temps, il faut dire que lorsqu’on est au pouvoir dans la durée, il faut savoir partir. Il ne faut pas être un facteur de blocage et d’immobilisme pour le pays puisque la gouvernance dans la durée, si elle ne change pas, elle ne permet pas à la succession de se renouveler. Sur le plan juridique, les situations ne sont pas comparables. Le cadre d’Alassane Ouattara est assimilable au cas de Me Abdoulaye Wade du Sénégal.

Ils ont procédé au changement constitutionnel en leur temps, tout en indiquant à leur peuple qu’ils ne brigueraient pas un troisième mandat. Ce fut le cas de Me Wade et ce fut le cas d’Alassane Ouattara. Pour des raisons qui sont différentes, l’un et l’autre ne sont pas allés dans le respect de leur serment et de leur propos. C’est politiquement qu’on peut les juger et non juridiquement.

Sur le plan juridique, c’est déjà un coup d’Etat qui a été perpétré contre la constitution de 2010, puisqu’il y avait des dispositions d’intangibilité et la situation guinéenne est encore beaucoup plus complexe. Il s’est avéré que même actuellement nous sommes devant un vide constitutionnel parce que la constitution telle que la Cour constitutionnelle l’a déclarée n’a jamais été l’objet d’une approbation quelconque par la population puisque le texte n’a jamais été présenté à la population guinéenne. En plus, les violences politiques en Guinée sont sans commune mesure comparé à la démarche politique chez le voisin d’à côté.

Donc, il ne faut pas comparer ce qui n’est pas comparable, tout en regrettant que les personnes qui se sont longtemps investies dans le champ politique ont du mal à quitter le pouvoir. Quelle que soit la motivation, il faut partir et partir par la grande porte. C’est cela qui est souhaitable, parce qu’au bout du compte rester longtemps au pouvoir n’amènera que des désagréments et ne pourra que faire régresser le pays.

La Rédaction

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