Polémique autour du carburant en Guinée: le gouvernement a-t-il été influencé par Cellou dalein Diallo ?
Depuis plusieurs mois, des rumeurs faisant état d'une augmentation éventuelle du prix des produits pétroliers circuleraient en Guinée. Pendant que les populations étaient dans l'inquiétude d'une nouvelle cherté de la vie, le gouvernement, de son coté, a tenté de justifier cela à travers des arguments qui n'ont aucun fondement légal.
Cependant, au cours de la dernière Assemblée générale virtuelle de son parti tenue le week-end dernier, le leader de l'UFDG a démantelé, pièce par pièce, les arguments avancés par le gouvernement de Kassory Fofana. Cellou dalein Diallo a pris tout le temps nécessaire pour démontrer que le gouvernement n'a jamais subventionné le carburant en Guinée, contrairement à ce que certains ministres avaient laissé entendre.
Voici un important extrait de cette sortie de Cellou dalein Diallo !
Aujourd’hui, le litre du carburant que vous achetez à la pompe est de 9 mille GNF. Il y a un prix de revient, des prélèvements de l’Etat qu’on appelle impôts et taxes. Le prix de revient du litre d’essence à la pompe, après avoir pris en compte l’ensemble des charges, la rémunération des acteurs qui interviennent depuis l’importation jusqu’au transport, au stockage, le prix de revient à la pompe est de 6.634 GNF. Ce prix se décompose comme suit : le fournisseur étranger qui facture en dollars, l’équivalent en franc guinéen de sa facture c’est 5128 FG par litre.
Les frais de passage à la société guinéenne de pétrole, chaque litre paye 100 fg. Pour la péréquation transport qui est mise en place pour payer le transport sur l’ensemble du pays, pour chaque litre, on prélève 550 fg pour assurer le transport du carburant sur l’ensemble du territoire. Pour les grandes compagnies qui importent le carburant, elles ont une rémunération de leur implication dans le processus. Sur chaque litre, on leur paye 555 fg. Du côté des distributeurs (propriétaire de station), ils reçoivent 300 FG par litre. Ce qui fait un total de 6.634.
Ainsi, le total de prélèvement de l’Etat et de ses démembrements c’est 2366 fg qui se décompose comme suit : le droit et taxe divers 2330 fg, c’est à dire 1643 plus 687 de droit de douane. Mais à cela vous ajoutez 2 montants prélevés par l’Etat, l’Office national des pétroles, nous payons 20 fg par litre. Vous avez aussi le projet de délocalisation du dépôt, sur chaque litre chacun de nous paye 17 FG.
Donc l’ensemble des prélèvements opérés par l’Etat représente 2366 fg. Le problème c’est que l’Etat avait budgétisé beaucoup plus de prélèvement. Et comme la monnaie s’est dépréciée, le prix du carburant est monté sur le marché international, le prix qui devait revenir à moins de 4000 FG est à 5128.
Alors, le facteur d’ajustement c’est la taxe qui s’est réduite, à chaque fois que vous achetez un litre de carburant, sachez que vous payez pour l'État 2366 FG, soit 26% du prix à la pompe. l'État ne subventionne pas. Donc lorsqu’il assure qu’il subventionne le carburant, on se demande avec quelle sorcellerie. Pour le moment ce n’est pas l'État qui nous aide à supporter.
C'est ainsi donc, après les bisbilles qui ont secoué la cité ce lundi 31 Mai 2021, soit la veille de la date prévue initialement pour procéder à cette augmentation, le gouvernement a dû faire demi-tour en annonçant que le prix reste maintenu à 9000 FG, comme d'habitude.
Cette annonce qui a sonné comme un coup d'éclat chez certains, suscite à l'heure actuelle tous les commentaires sur la toile. D'aucuns estiment que le gouvernement a été malmené par la récente sortie médiatique de Cellou dalein Diallo sur le sujet. Une sortie au cours de laquelle, les guinéens ont été largement informés sur la réalité des choses.
D'autres, en revanche, pensent tout simplement que ce recule du pouvoir s'explique par la crainte d'une éventuelle vague de contestations sociales qui, dès le lendemain, pouvait secouer l'ensemble du territoire national avec toutes les conséquences que nous pouvons imaginées par la suite.
Par ailleurs, en attendant de savoir le véritable fondement de cette décision d'un gouvernement qui se soucie de tout sauf la souffrance du peuple, les guinéens peuvent se frotter les mains, car le prix du transport restera inchangé pour le le moment.
Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com
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