Le suicide d’un continent par les instabilités politiques en Afrique et le vrai visage de cette fugace la France (Par Adenus Aboubark Guilavogui) !

Depuis plusieurs décennies le monde est confronté à de nombreux conflits en particulier l’Afrique connue mondialement comme étant le berceau de l’humanité elle est aujourd’hui ravagée par une épidémie de troubles politiques. Cela est dû d’une part à la mauvaise gestion des gouvernants, d’autre part par le mécontentement d’une poignée de la population.

Entraînant des soulèvements multiples d’où l’usage des coups d’Etats. On peut citer entre autres les coups d’Etats en Guinée-Bissau (Septembre 2003) et à Sao-Tomé et Principe (Juillet 2003), tentatives de putsch au Burkina-Faso et en Mauritanie (Octobre 2003), renversement de Monsieur Charles Taylor par une rébellion au Liberia (août 2003), remous politiques au Sénégal (année 2003), déstabilisation de la côte d’Ivoire (depuis septembre 2002)… Les conséquences qui en découlent sont aussi nombreuses.

L’Afrique détient indéniablement le triste record de continent ayant connu le plus grand nombre de coups d’Etats ces cinquante dernières années. Au-delà des facteurs internes propres à chaque pays et de contextes particuliers qui conduisent à une prise du pouvoir par la force, il convient de réfléchir sur ce phénomène source d’une instabilité chronique pour de nombreux pays, pour des régions entières, et au final, pour la sécurité de tout un continent.

Plus de 80 coups d’Etats en cinquante ans !

Le continent africain a connu entre 80 et 85 coups d’Etats « réussis » au cours des cinq dernières décennies. Ce chiffre cache évidemment de nombreuses tentatives plus ou moins abouties (tel que le coup d’Etat (air-air) contre le Roi Hassan II en Août 1972 au Maroc. Le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique, a ainsi connu huit coups d’Etats entre 1966 et 1993, dont certains se sont succédé au cours d’une même année…

Autre pays important de la région, le Ghana, a enregistré quant à lui cinq coups d’Etats en l’espace de quinze ans (le dernier datant de 1981), autant que les Comores et le Burundi. L’Afrique de l’Ouest est la région du continent où se concentrent ces changements brutaux, même si certains pays en ont été épargnés. Le Burkina Faso (4 coups d’Etats, entre 1980 et 1987), le Niger (4) ou encore la Guinée-Bissau (3) s’ajoutent à ceux déjà mentionnés au Nigeria et au Ghana, en plus d’autres pays dans lesquels ce phénomène a été plus ponctuelle.

Ce tableau doit néanmoins être nuancé par le fait que malgré la médiatisation et l’impact important que peuvent avoir les coups d’Etats plus récents (tel que ceux intervenus en Guinée en 2008 ou actuellement au Mali) la tendance qui consiste à destituer un Chef d’Etat par la force est à la baisse. Neuf coups d’Etats ont été effectués ces dix dernières années (en Mauritanie, Niger, Madagascar, Guinée, Togo, Guinée-Bissau et Centrafrique), contre 14 au cours des années 1990, 19 dans les années 1980 et 26 dans les années 1970, qui ont constitué « l’âge d’or » des coups d’Etats en Afrique.

Ceux-ci étaient d’ailleurs souvent reconnus et salués par les opinions publiques et à l’Etranger. L’un des signes de cette tolérance de moins en moins admise a été l’adoption par l’organisation de l’Union Africaine, en 1999 à Alger, d’une résolution condamnant l’usage de la force dans la prise de pouvoir et sanctionnant les régimes qui en seraient issus.

Des facteurs explicatifs ?

Les auteurs de coups d’Etat justifient le plus souvent leur passage à l’acte par des arguments (éventuellement vrais, parfois insuffisants) et annoncent vouloir restaurer la démocratie et remettre le pouvoir au peuple. Outre les rivalités personnelles ou claniques, qui peuvent élucider un certain nombre de coups d’Etat, des facteurs endogènes peuvent être relevés.

Tout d’abord, la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne (ou de quelques-unes) rend d’une part plus coriace un changement institutionnel par des moyens légaux, d’autre part, rend plus réaliste une prise de pouvoir « physique », dans la mesure ou le régime repose entièrement sur une seule tête qu’il suffirait d’isoler ou d’éliminer. La faiblesse des Etats dans de nombreux pays africains, la légitimité réduite de leurs institutions et la faible cohésion nationale qui les anime sont bien évidemment des facteurs aggravants.

En outre, les facteurs externes, régionaux et internationaux, ont joué un rôle plus au moins directs dans de nombreux coups d’Etats. Si dans le cas du Mal, la situation qu’ont connue la Libye et la circulation des armes dans la région a servi de catalyseur, d’autres coups d’Etats ont pu être directement inspirés, voir dirigés depuis l’étranger.

IL est difficile d’expliquer pourquoi certains pays connaissent les mêmes conditions socio-économiques et le même contexte historique ne connaissent pas le même degré d’instabilité. Néanmoins, il faut noter qu’un coup d’Etat ne renverse pas uniquement un dirigeant donné mais fait entrer le pays dans un cycle d’instabilité qui peut durer des décennies. L’histoire a montré qu’un dirigeant qui est arrivé au pouvoir par la force a plus de chance de se faire à son tour destituer par la force, même bien des années plus tard.

De nos jours la prise du pouvoir par la force est unanimement condamnée par les institutions internationales et les gouvernements, peu importe la situation qui prévaut dans le pays où ils ont lieu. L’expérience a montré que ce type d’évènements aggrave plus les problèmes qu’il ne les résout, et les graves évènements qui secouent le Mali nous le rappellent aujourd’hui tragiquement.

Mais qui sont réellement derrière ces coups d'État ??

Coups d'État en Afrique: le rôle toxique de la France !

On voudrait montrer ici, à travers une rapide analyse fine et quantitative, que le coup constitue un mode de régulation politique en Afrique, dont les véritables instigateurs sont les Etats impérialistes occidentaux. En tête de liste de ces parrains étrangers des coups d’Etat africains, il y’a indéniablement et immanquablement la France, cette nation qui clame sans aucune vergogne dans le monde entier son engagement philanthropique en Afrique, cette nation qui a abusé à ciel ouvert de ce moyen criminogène dans son « Pré Carre » et qui est partit jusqu’à tenir un discours malencontreux, de va-t’en-guerre à l’Afrique pour finalement la détruire, chose qu’elle fait depuis son implantation en Afrique, en vue de maintenir sous son « influence » de fait des pays prétendument indépendants de droit.

Voici les coups d’Etat survenus en Afrique depuis 1952 jusqu’à mars 2010. Sur les 67 que nous avons dénombrés, 18 sont intervenus dans la décennie 1970, qui en a connu le plus ; tandis qu’il y en a eu 17 dans la décennie 1980. Ainsi, de 1970 à 1989, ce sont au moins 35 coups d’Etat qui ont meurtri l’Afrique ; soit plus de la moitié (52,2%) de ceux qu’elle a soufferts en soixante ans (1950-2010).    

Sur les 26 pays africains concernés par les 67 coups d’Etat, il y a eu 16 qui ont été des colonies françaises ; soit 61,5% du total. Dans ces ex-colonies françaises sont survenus 45 coups d’Etat ; ce qui représente 67,2% de l’ensemble. Ainsi, plus de 6 coups d’Etat sur 10 survenus en Afrique depuis soixante ans impliquent des pays sous obédience française, particulièrement les pays subsahariens du « Pré Carré », de la Françafrique ».

Or, presque tous ces pays ont signé des accords militaires avec la France ; plusieurs parmi eux accueillant des bases militaires françaises sensées les protéger des agressions armées : ce dispositif révèle ainsi sa fonction véritable de fauteur de violences politiques en Afrique, sous couvert d’ « accords secrets de défense » des usurpateurs locaux que la France coopte et protège au pouvoir.

Dès les premiers coups d’Etat de la décennie 1960, on voit se former un groupe de sept(7) pays qui se signalera au  fil des décennies comme un foyer prépondérant de la prise du pouvoir par les armes en Afrique. Ce sont : Soudan, Congo Brazzaville, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, Nigeria, Ouganda. Les cinq dernières cités ont la particularité d’avoir connu un coup d’Etat au cours de la même année 1966, qui est la plus prolifique de toutes.

Ensemble, ces sept pays totalisent 28 coups d’Etat, soit 41,8%, alors qu’ils ne représentent que 26,9% (7/26) des pays considérés. Quatre (4) de ces pays relèvent du « Pré Carré » français (2), soit 57,2% du groupe que nous avons baptisé « fidèles protagonistes » des coups d’Etat en Afrique.

Par ailleurs, ce groupe représente, 58,33% des douze (12) pays africains où sont intervenus au moins trois coups d’Etat. Parmi ceux-ci, le Soudan, le Burkina Faso, et les Comores culminent à cinq unités chacun. Ces douze pays totalisent 47 coups d’Etat, soit 70,2% de l’ensemble et compte huit(8) ex-colonies françaises, c’est-à-dire 66,7%. Ces huit « fidèles protagonistes » françafricains ont été le théâtre de 32 coups d’Etat sur les 45 survenus dans les ex-colonies françaises, soit 71,1%.

Ainsi, parmi les pays les plus précoces ou les plus prolifiques en matière de coups d’Etat, plus de 6 sur 10 sont dans le « Pré Carré » de la France ; un pays qui pourtant dit être le plus grand pays des droits de l’homme au monde, qui a pour ADN faire la morale aux autres pendant qu’elle n’a pas en réalité d’avenir si elle ne compte que sur elle-même. En réalité l’implication géostratégique de la France en Afrique est étroitement corrélée par l’évolution des violences politiques sur le continent, dont par conséquent la présence hégémonique française est l’un des plus prépondérants facteurs explicatifs.

Tant que ce facteur n’aura pas été fermement stigmatisé pour sa nocivité, le risque de coup d’Etat en Afrique dite francophone restera le plus élévé du continent Mère, toutes les positions prises par la France à l’égard de l’Afrique sont des positions malencontreuses qui pourraient être de véritables acariâtretés.

A la faveur de l’effondrement du mur de Berlin, le coup d’Etat, comme outil prépondérant de mise au pas des pays africains, a laissé place aux mécanismes d’asservissement économique, notamment de l’aide et surtout de « l’ajustement structurel », à partir de la décennie 1990. On peut craindre qu’avec, d’une part l’entrée en force de la chine (mais aussi de l’Inde, l’Iran, etc…) dans l’arène économique du « Pré Carré » de la France, d’autre part la mort de tous ses vieux affidés locaux (Senghor, Houphouêt Boigny, Mobutu, Eyadema, Oumar Bongo) ; la décennie 2010 ouvre en Afrique françafricaine une nouvelle ère de régulation politique par la violence.

Les signes avant-coureurs de cette recrudescence des coups d’Etat peuvent se lire dans le putsch manqué en Côte d’Ivoire de septembre 2002, les putschs réussis en Mauritanie en 2008et à Madagascar en mars 2009 ; de même que la tentative d’assassinat en Guinée-Conakry de Moussa Dadis Camara en décembre 2009.

Il n’en reste pas moins une différence considérable dans le contexte politique international où les cartes géostratégiques se redistribuent au détriment de l’Europe, a fortiori de la France ; cette dernière ayant de moins en moins les coudées franches pour instrumentaliser la « communauté internationale » à des fins de délinquance politique en Afrique. A cet égard, le camouflet que lui a infligé la diplomatie ivoirienne à l’ONU, ainsi que celui infligé dans la même enceinte onusienne à son poulain malgache Andy TGV par la SADC, semblent signifier la fin prochaine de la main de la France sur l’Afrique fallacieusement dite  « francophone ».

Une dénonciation franche et massive du rôle toxique de la France, par de nouveaux leaders politiques africains qui se comportent avec la France comme la formule du Père et fils, n’arrivant pas à couper le cordon ombilical avec la France, précipiteraient cette fin, dont on veut croire qu’elle est désormais inéluctable ?? Alors qu’ils laissent l’Afrique se suicider elle-même !                     

Par Adenus Aboubark Guilavogui, du Mouvement Dignité et Respect pour le peuple !       

Tel: +224 626 53 02 39