Crise post électorale en Guinée: la France accentue encore la pression sur Alpha Condé !

La situation actuelle de la Guinée, marquée par des assassinats des citoyens, des arrestations d'opposants, des kidnappings, suscite de plus en plus l'attention de la communauté internationale, notamment de la France. C'est pourquoi, depuis la tenue du scrutin présidentiel du 18 Octobre dernier, Paris multiplie les déclarations à propos de la Guinée.

Ainsi, après le président Emmanuel Macron qui, au cours d'une sortie médiatique, avait dénoncé le troisième mandat, en déclarant que le changement de la constitution visait tout simplement à favoriser le maintien d'Alpha Condé au pouvoir, c'est au tour de son ministre des affaires étrangères de réitérer la même position.

Jean Yves Ledrian qui, après avoir reconnu les difficultés suscitées par ce projet de troisième mandat, a appelé Alpha Condé maintenant à œuvrer pour que les tensions politiques et sociales qui existent actuellement dans le pays, soient apaisées. Plus loin, le responsable du Quai d'Orsay a laissé entendre que la situation de la Guinée et très différente de celle de la Côte-d'Ivoire.

Nous vous proposons ici cette réaction de Jean Ives Ledrian, interrogé par un député à l'Assemblée nationale française !

Je n'assimile absolument pas la posture concernant la Côte d'Ivoire avec la posture concernant la Guinée. Il faut être très clair: en Guinée Conakry, il y a eu une réforme de la Constitution pour permettre au Président Alpha Condé de se représenter au-delà des deux mandats. Les élections ont eu lieu, il y a eu quelques complications, il y a eu des difficultés à la suite de ces élections.

Le référendum qui avait abouti au changement de constitution lui-même avait été marqué par des violences. Donc, nous considérons qu'il revient au Président Alpha Condé de poser des gestes d'ouverture pour apaiser la tension qui existe toujours en ce moment dans son pays.

En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, le Président Ouattara avait annoncé publiquement et très concrètement sa volonté de se retirer au terme de deux mandats. Il se trouve que celui qui était susceptible d'être candidat du parti de monsieur Ouattara pour l'élection est décédé alors qu'il était en campagne.

On ne peut pas suspecter M. Ouattara d'avoir organisé tout ça pour lui-même. Ça s'est passé avant un mois et demi de l'élection. Je suis allé à l'enterrement de M. Koulibaly qui était Premier Ministre. Le président s'est représenté devant cette situation particulière. C'est son choix, ce n'est pas du tout le même dispositif constitutionnel qu'en Guinée.

La Rédaction

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