Attaque contre le cortège du premier ministre à Labé: le pouvoir tente-t-il de renouer avec les vieilles manipulations politiques ?
Arrivé ce mardi 29 septembre 2020 dans la cité de Karamoko Alpha mo-Labé à bord d'un hélicoptère, Ibrahima kassory Fofana et sa suite disent avoir été attaqués par des jeunes en colère, qui n'ont pas hésité de s'attaquer à leur cortège. Pendant toute la journée, des images montrant des véhicules endommagés par des jets de pierres ont été diffusées sur la toile.
Mais, connaissant les stratégies assez machiavéliques de sa gouvernance, l'on serait bien amené à s'interroger, sans même vouloir se tromper, sur la nouvelle orientation de la stratégie d'Alpha Condé à la veille de la présidentielle du 18 octobre. La prétendue attaque qui aurait visé le cortège du premier à Labé pourrait bien s'inscrire dans cette logique.
Pour rappel, si cette prétendue attaque, comme elle est défendue par le camp présidentiel, comme une thèse valable se confirme, ça serait quelque chose d'assez grave et qui mérite en toute logique, une sanction pénale adéquate.
Mais si en revanche, elle a été préparée aussi et montée de toutes pièces pour nuire à un adversaire politique de taille, cela serait tout simplement un échec et une honte nationale, d'autant plus qu'un pouvoir responsable et soucieux du sort de son peuple et de l'épanouissement de celui-ci, ne doit en aucun cas utiliser la thèse des complots pour tenter d'opposer les citoyens d'une même nation.
Échec, oui, l'expression a une double raison d'exister dans cette circonstance: tout d'abord un échec lamentable face au peuple de Guinée, qui s'attend toujours aux bons résultats des 10 ans de gouvernance ; mais également et surtout, un échec stratégique vis à vis de l'adversaire contre lequel, ce complot serait orienté pour le nuire à la veille de l'élection la présidentielle.
Cet adversaire n'est rien d'autre que le candidat de l'UFDG, Cellou dalein Diallo. Mais au sein de sa formation politique, il semble que les choses avaient été démasquées voire démystifiées à l'avance, pour la simple raison que le parti de Cellou dalein Diallo avait rendu public, à la veille de l'arrivée du premier ministre, un communiqué radio pour appeler ses militants à la retenue et de s'abstenir à toute provocation.
Ceci est une preuve suffisante pour dire aux uns et aux autres, que l'UFDG ne pourrait en aucun cas être associé ni de près, ni de loin, à des tels actes d'incivisme, surtout en période de campagne électorale, dans la mesure où Cellou de son coté s'apprête à faire le tour de la Guinée pour battre campagne avec ses alliés.
Que se cacherait il derrière cette "attaque" ?
Seul le pouvoir pourrait apporter une réponse claire et précise à cette interrogation. Mais toutefois, sans rien valider dans cette affaire, nous pouvons bien évoquer des hypothèses pour essayer d'apporter au moins quelques éléments de réponse.
Pour ce, il faut jeter un regard dans le rétroviseur où au moins visiter les archives de la présidentielle de 2010. La tragique histoire de "l'eau empoisonnée au palais du peuple" entre le premier et le second tour de la présidentielle à l'époque, avait été un complot monté de toutes pièces par le camp d'Alpha Condé, pour aboutir à ce qu'on à enregistré à Siguiri et à kouroussa.
Donc, partant de cette tragédie injustifiable sur toute la ligne, l'on pourrait également s'interroger et même s'inquiéter sur le bien-fondé de cette thèse "d'attaque" contre le cortège du premier ministre. Car en effet, comme en 2010, ces événements interviennent cette fois-ci encore en période électorale, dont le duel s'annonce toujours entre les mêmes adversaires de 2010.
Il est en fin nécessaire aujourd'hui de rappeler au pouvoir, qu'il ne sert à rien encore d'utiliser l'arme de la division pour tenter de s'offrir une victoire lors d'une élection, aussi importante que la présidentielle. La Guinée et les Guinéens méritent mieux que ça. C'est pourquoi une prise des consciences générale s'impose aujourd'hui pour sauver notre pays de l'explosion sociale.
Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com
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