Affaire de troisième mandat: un autre haut cadre s'oppose au projet d'Alpha Condé !

Conakry-D'après les dispositions de la constitution sur laquelle il a prêté serment à deux reprises, il doit quitter le pouvoir à la date du 21 décembre 2020. Il, c'est le président Alpha Condé qui, contrairement à ses promesses de président démocrate, envisage plutôt de briguer un troisième mandat à la tête de la Guinée.

Ce rêve, il ne l'a jamais caché ces derniers temps au cours de ses sorties médiatiques, où il annonçait régulièrement que c'est à son parti de décider s'il sera candidat ou pas à la prochaine élection présidentielle prévue au mois d'octobre de cette année. Ces propos ont largement suffi pour savoir et comprendre les velléités de celui qui, par le passé, dénonçait sans cesse le régime du feu général Lansana Conté. Un régime qu'il a toujours qualifié de dictature anti démocratique.

Mais toutefois, malgré ses ambitions démesurées pour la magistrature suprême de notre pays, ses adversaires aussi ne désarment pas dans le combat pour la restauration de la démocratie et de l'État de droit. Ainsi, au delà de sa marche prévue le 08 juillet prochain, le FNDC qui regroupe l'essentiel des acteurs politiques et sociaux guinéens, voit aujourd'hui sa popularité augmenter, avec des nouveaux militants et sympathisants de taille.

Même des anciens ministres qui ont servi Alpha Condé et son régime, ne cachent plus leur hostilité au changement de la constitution de 2010 et au projet de troisième mandat que le champion du RPG cache derrière son référendum controversé du 22 mars dernier. Un référendum secoué par des violences qui ont coûté la vie à plusieurs de nos concitoyens.

En effet, parmi les anciens ministres qui affichent leur opposition au projet de troisième mandat pour l'actuel locataire de Sekhoutoureah, l'on retrouve désormais celui qui a longtemps occupé le département de la justice avant de jeter l'éponge il y'a une année de cela. Lui, c'est Maitte Cheik Sakho avocat au barreau de Montpellier en France.

Ainsi, invité ce dimanche 28 juin 2020 chez nos confrères de Radio France internationale RFI, dans l'émission "le Débat africain" animé par le célèbre journaliste Alain Foca, l'ancien ministre guinéen de la justice n'a fait aucun cadeau à son ancien mentor. Tant au niveau de la falsification du texte constitutionnel soumis au référendum le 22 mars dernier, qu'au niveau du projet de troisième mandat. Maitre Cheik Sakho est allé droit au but pour dénoncer la gravité de la dérive du régime, dont il a été l'un des acteurs par le passé.

Voici un extrait de son intervention sur RFI !

La solution en Guinée, il faut qu’on aille vers un dialogue politique en Guinée. Mais attention : un dialogue politique où tout sera mis sur table clairement, les conditions des uns et des autres ensuite les purger. Il faut souhaiter que le bon sens et la sagesse des uns et des autres prévalent sur d’autres considérations. Il faut souhaiter que le président de la République comprenne et ne se présente pas pour un troisième mandat. Ça serait bien une solution.

Il y a dichotomie entre les deux textes. Je rappelle que d’une part, le projet soumis à référendum le 22 mars, évidemment, il y a eu plusieurs moutures, mais celui qui a été publié au journal officiel de la République comporte 157 articles. Il a été paraphé par le ministre de la Justice d’alors, c’est celui-là qui a été soumis à référendum.

Il n’y a pas d’ambigüité là-dessus. D’autre part, le second texte de Constitution différent du premier promulgué, publié après le référendum le 14 avril. C’est là où il y a hiatus. Le problème ce que le second texte ne correspond pas au premier. Il y a une vingtaine de dispositions qui ont été soit modifiées, soit falsifiées.

La Rédaction

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