À propos du fichier électoral, Bah Oury répond à l'opposition: "ce n’est donc pas le moment de crier, parce qu'ils..." !

Conakry-La problématique du fichier s'invite encore dans le processus électoral en cours. Les partis politiques de l'opposition et membres du FNDC, qui ont finalement décidé de prendre part au scrutin présidentiel du 18 octobre prochain, ont vivement décrié les statistiques fournies par la CENI dans ce fichier actuel.

Ils ont tous remis en cause la fiabilité des chiffres présentés par la CENI ; des chiffres qui annoncent que la région de Kankan est plus peuplée que la ville de Conakry ainsi que les régions de Labé, Mamou et Boké réunies. Ce qui a suscité l'inquiétude de l'UFDG, qui doute fort de la transparence du processus électoral engagé par la CENI, version Kabinet Cissé.

Mais il faut noter cependant, du coté des partis de l'opposition qui ont décidé de boycotter le scrutin, l'on estime que l'UFDG et les autres n'ont aucune raison de crier maintenant, d'autant plus qu'ils étaient tous au courant de la mauvaise qualité du fichier électoral, qualifié de "corrompu", par les experts de l'OIF et de la CEDEAO.

Ainsi, pour l'ancien vice président de l'UFDG et président du parti UDRG, ceux qui ont décidé d'aller à cette élection l'ont fait sur des mauvaises bases. C'est pourquoi, Bah Oury prévient qu'ils n'auront rien de bon avec un tel fichier électoral. 

Nous vous proposons ici une déclaration de Bah Oury par rapport à la problématique du fichier électoral !

Pour commencer aujourd’hui qu’on se pose la question de savoir combien de guinéens sommes-nous aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Nul ne peut y répondre avec exactitude. Il y a  des approximations, qui font qu’un pilier indispensable pour une gouvernance démocratique et pour une gouvernance économique, sociale et efficace n’a jamais été une préoccupation pour les gouvernants. C’est-à-dire le recensement général des populations.

Le fichier électoral n’est qu’un aspect de ce recensement général de la population. Par exemple avec le Covid-19, le Sénégal a pu aider les compatriotes qui  sont  à l’étranger.  Parce qu’ils ont un  fichier fiable qui leur permet de  savoir  qui sont les sénégalais  à l’extérieur avec des documents infalsifiables qui leur permettent de remettre à chacun au minimum,  50 mille FCFA. 

Bref, nous nous sommes incapables de le faire, parce que nous n’avons aucune base statistique, aucun fichier fiable pour dire que si on veut par exemple aider les gens de Beyla, qui sont-ils, où sont ils ? Comment leur faire parvenir une allocation leur permettant de faire face à une situation difficile. On ne pourra pas. Donc c’est pour dire que la question du fichier de manière générale et du fichier électoral est l'élément indispensable pour une gouvernance sérieuse et crédible.

De manière générale et maintenant, lorsque j’entends des gens crier à gauche et à droite que le fichier est ceci, le fichier est cela. On ne peut reformer un fichier qui a été notoirement décrié par l’OIF et la CEDEAO que c’est un fichier profondément corrompu, vous ne pouvez pas aller sur une base fausse et espérer avoir quelque chose qui peut être bien. 

Donc ceux qui se sont engagés dans ce processus en connaissance de cause, savent pertinemment ce qu’ils ont fait. Ce n’est donc pas le moment de crier ! Parce qu’ils savent pertinemment que ce fichier était profondément corrompu.

La Rédaction

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