Mali: fin de l'opération Barkhane et nomination du nouveau gouvernement de transition - Infosreelles !

Malgré les tentatives de pression d'une partie de la communauté internationale, la transition au Mali se met en place lentement et sûrement. Après avoir prêté serment au début de la semaine devant la cour constitutionnelle en tant que président de la transition, le nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta vient encore de franchir une nouvelle étape.

Il s'agit de la nomination du nouveau gouvernement de transition. Une équipe composée de 25 membres, dont des civiles et des militaires à la fois, issus de l'entourage même du colonel Assimi Goïta. Désormais, les choses sérieuses vont commencer pour aboutir à l'objectif fixé, c'est à dire, l'organisation des élections crédibles permettant un retour à l'ordre constitutionnel dans le pays.

Sauf par manque de volonté politique réelle, en tout cas, tout semble être réuni à l'heure actuelle pour aller dans ce sens et tourner enfin la page de cette crise sociopolitique qui n'a que trop duré dans un pays déjà convalescent à cause de l'instabilité qui règne au nord.

Pour le moment, le colonel Assimi Goïta et son équipe semblent bien avoir une certaine légitimité au près des acteurs politiques et sociaux maliens. Même si quelque part, certains pays partenaires, comme la France et l'Union Européenne, restent hostiles à son arrivée au pouvoir après la démission forcée de l'ex président de la transition Bah N'Daw.

Chose qui pourrait certainement impacter le déroulement normal du processus électoral, à cause de la dépendance financière et technique du pays pour l'organisation des élections générales sur toute l'étendue du territoire national. Il faut noter cependant, que cela ne peut en aucun cas, empêcher la tenue des élections à la date prévue, d'autant plus que le pays compte d'abord sur ses propres ressources pour y arriver.

En outre, il y aura le soutien de quelque pays et organisation partenaires, comme l'Union Africaine, la CEDEAO, les Nations-Unies, la Chine ou encore la Réussie, qui ont tous déjà affiché leur soutien d'une manière ou d'une autre aux nouvelles autorités de la transition.

L'annonce de la fin de l'opération Barkhane !

Annoncée par Emmanuel Macron ce jeudi 10 Juin 2021, la fin de cette opération militaire au sahel a sonné comme un coup de tonnerre aux yeux de certains observateurs de la géopolitique internationale. Car en effet, il ne fait aucun doute, que cette décision du président français n'est rien d'autre qu'une vengeance contre le changement des autorités de la transition au Mali.

Réduction systématique des troupes françaises, la fermeture de certaines bases militaires dans la région et la mise en place d'une alliance internationale pour continuer la lutte contre le terrorisme au sahel, l'annonce de Emmanuel Macron est très forte et pourrait être lourde de conséquences, à la fois, pour Paris comme pour les autres pays de la région, dont le Mali en première ligne.

Pour le Mali et les pays de la Région, cette annonce risque de renforcer la détermination des groupes terroristes qui opèrent dans la zone, même si en réalité, la présence militaire française n'a pas changé grand chose dans cette situation. Dans la mesure où les attaques se sont multipliées ces dernières années avec des milliers de morts enregistrés.

Pour la France, il faut s'attendre très prochainement à une perte d'influence dans le sahel, lorsque la Russie va poser ses premiers pas au Mali avec des troupes militaires pour appuyer l'armée malienne dans le combat au nord. Cela sera un départ stratégique pour Moscou de s'implanter davantage dans la sous région, surtout quant on sait d'ailleurs que des forces militaires russes opèrent en ce moment en Libye et en Centre-Afrique.

Par ailleurs, il faut craindre également la préparation éventuelle d'un scénario pour déstabiliser le Mali, comme sanction contre les militaires actuellement au pouvoir. Ce scénario n'est pas à exclure, d'autant plus que la France n'arrive toujours pas à digérer l'arrivée du colonel Assimi Goïta au pouvoir. Car, connaissant son expertise et sa volonté d'ouvrir des négociations avec les groupes terroristes, Paris risque fort si cette nouvelle politique fonctionne pour résoudre le conflit au nord.

Mamadou moussa Diallo, Infosreelles.com

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