Géopolitique internationale: quelles conséquences après la suspension de la coopération militaire entre la France et le Mali ?
Comme on pouvait s'y attendre, la France vient d'annoncer une suspension de sa coopération militaire conjointe avec les forces armées maliennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au nord du pays. Cette décision intervient seulement quelques jours après le changement très inattendu à la tête de la transition, avec l'arrivée au pouvoir du nouvel homme fort de la junte.
Comme pour dire que l'Élysée n'a toujours pas digéré le départ forcé de Bah N'Daw et de Mouctar Ouane, et surtout aussi, l'incapacité des instances régionales africaines à sanctionner la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta, Paris decide enfin de mettre la pression à sa manière pour tenter d'effrayer les nouvelles autorités de la transition en cours. Même si à l'allure où évoluent les choses, l'on se rend compte que cette pression a peu de chance de prospérer.
Pour la simple et unique raison, que les militaires qui ont repris les affaires ces derniers temps, bénéficient d'une certaine légitimité au près des organisations de la société civile malienne, notamment le puissant mouvement du M5 qui a conduit à la chute du président IBK en Août 2020.
Quelles conséquences après la suspension de cette coopération militaire entre Paris et Bamako ?
Cette question suscite actuellement toutes les inquiétudes. Tout d'abord, pour la sécurité du Mali, certains estiment que le sud du pays qui est resté toujours stable depuis le début des hostilités, serait actuellement très menacé par les extrémistes qui opèrent au nord. Si toutefois, cette partie a été épargnée, c'est certainement, grâce à l'intervention de l'armée française en 2013. Cette hypothèse semble être plausible pour certains.
Mais en revanche, tel n'est pas le cas pour d'autres observateurs qui, à leur tour, estiment que l'intervention de l'armée française au nord, a plutôt permis d'entretenir et de pérenniser un conflit dans l'intérêt de l'État français. Chose qui n'est pas aussi sans pertinence avérée, dans la mesure où, parmi toutes les forces qui opèrent au nord, seulement les forces françaises ont le droit d'intervenir dans certaines zones de conflit pour traquer les extrémistes.
Méthode qui suscite depuis lors, toutes les interrogations sur le bien-fondé de cette intervention française. C'est ainsi, étant le commandant des forces spéciales chargées de la lutte contre le terrorisme au nord, le colonel Assimi Goïta semble bien aujourd'hui comprendre cette double stratégie de la France dans cette bataille.
Raison pour laquelle, sa cupidité à pouvoir conduire la transition semble bel et bien s'inscrire dans la volonté de jouer en faveur d'une paix au nord du pays, car ayant déjà compris que la guerre ne pourrait être la solution à ce niveau. L'ouverture des négociations indirectes avec les groupes terroristes opérant au nord en dit plus claire dans cette volonté de mettre un terme à ce conflit.
Il faut cependant noter, qu'une telle éventualité ne semble point faire l'affaire de la France. Raison pour laquelle, Paris a pris cette décision, justement dans le but d'effrayer les militaires au pouvoir, en faisant croire que le retrait des troupes de la force Barkhane au nord, ouvrirait la voie à une chute de la capitale Bamako.
Par ailleurs, comme il est à constater, cette situation actuelle au Mali a une importante dimension géopolitique entre les grandes puissances. Un retrait de l'armée française au nord, engendrerait certainement plus d'effets pervers pour Paris que pour Bamako. Car en effet, les derniers développements de la situation montrent bien l'intérêt que la Réussie accorde aujourd'hui au sahel.
Ce qui vaudrait dire qu'un retrait militaire de Paris, ouvrirait la voie à une intervention militaire Russe au nord du Mali au nom de la lutte contre le terrorisme. Finalement, celle-ci finira par devenir un moyen de conquête dans cette région, comme ça été le cas en Centrafrique. Il semble d'ailleurs que le colonel Assimi Goïta et ses hommes ont fini de planifier une telle éventualité pour asseoir leur autorité et tourner le dos à la France.
Mais comme on aime souvent à le dire, attendons de voir dans les jours à venir !
Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com
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