Crise malienne: malgré la médiation de la CEDEAO, le président IBK reste toujours sur une chaise éjectable !

Bamako-Ni la médiation de la CEDEAO, encore moins la main tendue du pouvoir de Bamako n'ont réussi à faire reculer le mouvement de contestation engagée depuis le mois de juin dernier. Le locataire du palais de Kolouba a de quoi à s'inquiéter, dans la mesure où le mouvement M5 maintient toujours son appel à sa démission, faute de quoi la désobéissance civile va continuer.

Cet appel a été réitéré ce mardi 28 juillet 2020 au sortir d'une réunion de l'opposition au cours de laquelle, le mouvement M5 a rejeté en bloc toutes les recommandations de la CEDEAO. Désormais, c'est plus que jamais claire, les espoirs d'une sortie de crise à l'issue de la médiation des chefs d'États de la CEDEAO, volent tout simplement en éclat. Chose qui laisse présager des lendemains inquiétants, d'autant plus que la trêve décrétée par les opposants doit prendre fin au lendemain de la fête de Tabaski, une fête musulmane prévue pour ce vendredi 31 juillet.

Le président IBK va-t-il tenir tête à la contestation ?

C'est sans doute la question qui focalise à ce jour l'attention de tous les observateurs avertis. En effet, connaissant l'état de fragilité de son régime, tant sur le plan sécuritaire que celui économique, IBK doit avoir la peur dans le ventre face à l'ampleur de la contestation qui se prépare. Peur, non pas seulement pour son pouvoir, mais plutôt pour le sort qui lui sera réservé après le pouvoir.

Cette hypothèse est aujourd'hui plus qu'une réalité, car au fur et à mesure qu'il fera recours à la force pour réprimer les manifestants, sa situation deviendra encore plus compliquée. Ceci est d'autant claire, verser le sang de ses concitoyens pour sauver son fauteuil va sans doute le rendre encore plus isolé et infréquentable sur la scène internationale.

Raison pour laquelle, l'on peut dire haut et fort qu'à l'allure actuelle des choses, IBK reste sur une chaise éjectable, malgré le soutien diplomatique que ses collègues de sous région lui ont apporté à l'issue de leur médiation. Mais cela n'est qu'un soutien diplomatique, donc son influence reste très faible pour changer le cours des événements. D'ailleurs, si la situation interne se complique davantage pour lui, même ses collègues actuels de la CEDEAO finiront par l'abandonner, comme l'on a vécu des exemples similaires par endroit.

Que faut-il faire pour éviter l'hémorragie à Bamako ?

D'ailleurs, le nord reste toujours sous l'effusion de sang depuis 2012, donc la seule partie qui a été jusque là épargnée de ce chaos sécuritaire est la capitale Bamako. Mais cette grande agglomération aussi rentre dans l'incertitude grandissante de toutes les éventualités.

Vue la gravité de la situation, le président IBK doit chercher à sauver sa famille et son pays, au lieu de continuer à s'accrocher à un fauteuil présidentiel, sans la volonté de son peuple. C'est sans doute difficile pour un homme qui a le pouvoir de voir les signes annonciateurs de la fin de son règne, mais en écoutant et en réfléchissant, il peut encore sauver son pays d'une crise d'envergure à l'issue imprévisible.

Cette solution semble à ce jour être la dernière à sa disposition pour rentrer dans l'histoire de son pays, et éviter de donner l'occasion à ceux qui cherchent, depuis 2012, à diviser le pays comme le Soudan en a été par le passé. Il est important qu'à un moment donné, quand le rapport de force bascule en votre défaveur, de prendre la décision sage de rendre le tablier et de partir.

Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com

+224 620 36 35 35

 

 

 

 


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