Covid-19 en Afrique subsaharienne: les conséquences économiques pourraient être désastreuses !
Avec plus de 100 milles cas confirmés de coronavirus et 3260 décès enregistrés à ce jour, le continent africain reste de loin le moins touché par cette pandémie qui fait des ravages partout ailleurs, notamment en Europe et en Amérique.
Ce bilan moins alarmant comparativement aux autres continents, a de quoi à réjouir le continent noir sur le plan humain. D'autant plus que l'épidémie semble être sur le point du recul dans la plupart des pays touchés des façons exponentielles, même si les spécialistes demandent plus de vigilance.
Mais il convient de noter ce pendant, que les conséquences économiques de cette épidémie du coronavirus pourraient bien être désastreuses pour l'Afrique subsaharienne surtout. Plusieurs notes de prévisions venant du FMI et de la Banque mondiale en témoignent largement depuis quelques semaines.
En effet, d'après la Banque mondiale, l'Afrique subsaharienne va connaître cette année sa pire crise économique depuis près de 30 ans. Celle-ci va s'étendre sur plusieurs points, notamment la récession économique, la hausse du taux de chômages ou encore la chute drastique des exportations des matières premières.
De la récession économique à venir !
En effet, après 25 ans de croissance continue du PIB, les États de l'Afrique subsaharienne verront cette année la croissance de leurs produits intérieurs bruits chuter à -5%. Cette chute sera considérable, d'autant plus que la croissance de l'année dernière était au tour de 2,4% dans l'ensemble.
Ainsi, ce recul du produit intérieur bruit s'explique par plusieurs raisons: c'est notamment le ralentissement des activités économiques des pays partenaires de l'Afrique, comme la Chine, les États-Unis et l'Union européenne. Tous ces pays se sont retrouvés aujourd'hui dans la récession la plus grave de leur histoire depuis 1930, à cause des politiques de confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus.
À cela, s'ajoute d'autres raisons, comme la chute dramatique des recettes issues de l'activité du tourisme sur le continent à cause des mesures de confinement, mais également et surtout la chute des prix des matières premières, comme le pétrole qui représente la principale source de revenu pour beaucoup des pays d'Afrique noire.
De l'augmentation du nombre des chômeurs !
Le ralentissement des activités économiques en Afrique subsaharienne a fortement affecté les employés dans tous les secteurs. À ce jour, l'Union africaine prévoit un total de 20 millions de chômeurs dans cette partie du continent, notamment dans les secteurs formels et informels.
De son coté, l'ONU estime que ce nombre pourrait bel et bien être multiplié pour atteindre les 50 millions de chômeurs. Cette crise du chômage provoquée par l'épidémie du coronavirus touche également les africains de la diaspora, qui travaillent pour la plupart en Europe et aux États-Unis. Ces travailleurs noirs ont vu leur transfert d'argent vers le continent chuter des façons considérables depuis le début de cette pandémie.
À rappeler que ces transferts d'argent de la diaspora africaine représentaient une part considérable dans la croissance économique des pays de l'Afrique subsaharienne. Pour le Sénégal par exemple, ils représentaient 5% de la croissance annuelle du PIB.
De la chute du prix des matières premières !
Grand exportateur des matières premières, l'Afrique va subir un coup dur cette année à cause du ralentissement des activités dans ce domaine. Tout d'abord, les pays exportateurs des mines, comme l'Afrique du sud et la Guinée, ont été fortement secoués. À ce jour, même si les prix de ces matières premières n'ont pas connu une chute comme d'autres, il faut tout de même rappeler que les exportations sont près qu'à l'arrêt total dans les zones minières.
Tandis-que ces exportations minières représentaient la part la plus importante dans les recettes des États concernés. En Guinée par exemple, les exportations minières représentent plus de 90% des recettes pour l'État. Même situation près qu'en Afrique du sud, où l'arrêt de l'exportation du métal pourrait entraîner une récession de 7% du PIB au cours de cette année 2020.
En outre, le secteur le plus touché dans ce sillage reste le pétrole, source de revenu de plusieurs pays. C'est notamment le Nigeria, l'Angola, le Tchad, le Gabon, le Congo Brazza où encore la Guinée Equatoriale. Tous ces pays dont l'essentiel de l'activité économique tourne au tour du pétrole, vont subir de plein fouet la chute des prix de l'or noir dans le monde. Pour rappel, le prix du baril est arrivé jusqu'à 10 dollars américains cette année à Wall street.
Ce qui a fortement bouleversé la situation économique de ces différents producteurs et exportateurs de cette matière, d'autant plus qu'elle représente à elle seule plus de 70% des recettes publiques pour le croissance du produit intérieur bruit. Raison pour laquelle, tous les pays exportateurs de l'or noir dans le monde ont dû prendre des mesures d'austérité pour diminuer le déficit budgétaire à l'interne.
Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com
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