Côte-d'Ivoire: l'annonce de la candidature de Ouattara conduit le pays vers l'instabilité généralisée !

C'est sans doute un autre rendez-vous raté qui s'annonce en Côte-d'Ivoire, celui de la première alternance démocratique à la tête du pays depuis son indépendance politique, il y'a 60 ans de cela. Tous les rêves se sont transformés en cauchemar après l'annonce de la candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat.

Cette annonce a sonné comme un froid dans le dos, provoquant ainsi une vague de contestations à travers des manifestations spontanées dans toutes les grandes villes presque. La colère des citoyens gagne du terrain à l'heure actuelle, ceci n'est qu'un secret de polichinelle, même si quelque part, les autorités refusent de trop commenter cette situation qui, à vrai dire, tend à dégénérer actuellement.

"Dégénérer", oui l'expression a toute sa raison d'être employée dans ce cas précis, d'autant plus que des sources crédibles annoncent déjà cinq morts depuis le début de la contestation. L'autre nouvelle plus inquiétante fait état d'affrontements inter communautaires dans les communes de Daoukro et de Yopougon, entre partisans de l'ancien président Henry Konan Bédié et ceux de l'actuel président Ouattara.

Chose qui doit inquiéter encore de plus les autorités, car le scénario de 2010 reste toujours gravé dans les mémoires des ivoiriens. L'on se souvent encore du bilan très macabre de 3000 morts pendant cette crise post électorale, qui avait dégénéré en conflit inter communautaire.

Si en ce moment Laurent Bagbo avait porté la responsabilité de toute cette catastrophe humaine, cette fois-ci il est loin d'en être le responsable. C'est plutôt son adversaire de l'époque qui endossera toute la responsabilité en cas de déstabilisation de la Côte-d'Ivoire, comme cela semble s'annoncer déjà. De par ses ambitions exagérées à sucer le goût du pouvoir, Alassane Ouattara a désormais toute la chance de rentrer dans la mauvaise histoire de son pays, et par la suite, connaître éventuellement le même sort que son prédécesseur Laurent Bagbo.

Quelle que soit la puissance qui le soutient derrière, il doit savoir qu'à l'allure où les choses évoluent, il risque de ne jamais échapper à la justice internationale. Il risque de souffrir aussi autant de fois qu'il fera souffrir le peuple ivoirien. Un peuple qui a déjà connu plusieurs années de guerre par le passé, toujours à cause des problèmes politiques, notamment liés à l'alternance au pouvoir.

Quelle solution pour sauver la paix et la stabilité en Côte-d'Ivoire ?

Une seule et unique solution. C'est le retrait pure et simple de la candidature du président sortant, Alassane Ouattara. Après avoir fait ses 10 ans à la tête du pays, il doit savoir que d'autres ivoiriens peuvent aussi diriger le pays et faire mieux que lui en 10 ans. En acceptant de réitérer sa candidature, il rentrera sans aucun doute dans les bonnes annales de l'histoire de la Côte-d'Ivoire.

Ceci ne sera point un signe de faiblesse comme certains prétendent le voir, mais ça sera plutôt un signe de grandeur pour un homme d'État qui, au delà son bilan économique très magnifique, aura apporté quelque chose de nouveau à son pays, c'est à dire, la première alternance démocratique depuis 60 ans.

C'est certainement claire que "celui qui a le pouvoir est toujours porté à en abuser", comme le disait Montesquieu depuis le 18e siècle. Mais vouloir trop en abuser, l'on risque de tomber dans nos propres pièges un jour et finir de la plus mauvaise de manières, comme certains en ont déjà été par le passé.

Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com

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