Burkina Faso : les vendeurs d'illusions plongent le pays dans l'incertitude !

Jusqu'où ira l'armée burkinabè dans son aventure au sommet de l'État ? À l'allure où évoluent les choses, cette interrogation a toute sa raison d'être posée. Si hier, les militaires justifiaient la prise du pouvoir par l'incapacité du président Kaboré à ramener la paix et la sécurité dans le pays, aujourd'hui, l'on se rend compte que cette raison n'avait point un fondement objectif.

Car en effet, avec le colonel Damiba au pouvoir, la transition burkinabè semblait prendre le bon chemin pour conduire le pays sur la voie de l'ordre constitutionnel avec une durée de deux ans, très raisonnable au regard des défis à relever tant sur le plan sécuritaire que institutionnel.

Mais avec ce nouveau coup d'État qui vient d'écourter une transition qui, il faut le rappeler, bénéficiait déjà du soutien des partenaires internationaux, l'on comprend bien que les militaires sont entrain de montrer qu'ils ont déjà goûter le goût du pouvoir et ils veulent en profiter à tout prix au grand dam du peuple burkinabè. Un peuple pris aujourd'hui dans un double chaos. Tout d'abord, les attaques terroristes au nord avec des morts par dizaines, ensuite, l'instabilité politique qui gangrène le plus haut sommet de l'État.

Une instabilité provoquée par une classe politique irresponsable, dont l'irresponsabilité a été démontrée pendant des décennies et Une armée qui, au lieu de défendre l'intégrité du territoire menacée par le terrorisme, se lance plutôt dans la conquête du pouvoir, comme si elle ignorait le rôle qui lui revient.

Face à cette situation, le pays s'enlise finalement dans l'incertitude politique. Un nouvel homme fort atterrit une fois de plus à la tête de l'État. Le capitaine Ibrahim Traoré qui, à l'entendre, veut montrer que son prédécesseur était dans l'incapacité de conduire la transition jusqu'au bout. Ignorant de son côté que la tâche n'était pas aussi facile comme il le croit à l'heure actuelle.

Mais avec ce nouveau putsch, lui aussi à son tour, vient de donner une bonne leçon aux autres militaires qui peuvent être tentés par l'appétit du pouvoir. Ce qui laisse croire que le Burkina Faso vient de rentrer dans un cycle Infernal de coups d'État militaires, dont seul le bon Dieu connait l'issue finale.

En attendant la réaction des partenaires internationaux qui avaient commencé à accompagner la transition dirigée par le colonel Damiba, les burkinabés peuvent encore souffler le chaud et le froid, car leurs espoirs viennent d'être brisés par des militaires qui n'ont de projets que les illusions utopiques face aux vrais problèmes du peuple.

Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com

Tél: +224 620 36 35 35

 

 

 

 


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