Géopolitique international: la situation actuelle de l'Afghanistan est une preuve de l'échec militaire des États-Unis dans le pays - Infosreelles

Les deux décennies marquées par une présence militaire américaine et de l'OTAN en Afghanistan n'ont finalement rien servi au sujet de la stabilité politique et sécuritaire du pays. Il suffit qu'à regarder et à analyser les derniers développements de la situation, avec l'offensive inexorable des Talibans, auparavant, anciens maîtres du pays jusqu'en 2001, année à la quelle ils ont été renversés par l'intervention militaire des États-Unis et de leurs alliés.

Comme un coup de tonnerre, les anciens maîtres du pays sont sur la voie de reprendre le pouvoir, après le début du retrait des forces américaines et celles de l'OTAN. Cette éventualité n'impose aucun doute, dans la mesure où ils sont à 50 km de la capitale Kaboul. Et ce, après avoir conquis 10 des 34 capitales provinciales du pays en l'espace d'un mois de combat, sans rencontrer une résistance efficace des forces gouvernementales, totalement démoralisées et abandonnées à elles mêmes.

Ainsi, parmi ces dizaines de villes conquises, figurent d'ailleurs la deuxième ville du pays, Kandahar et Lashkar Gah, capitale de la province de Helmand située au sud de Kaboul. Désormais, la capitale politique du pays, Kaboul, où se trouve le siège du président Ashraf Ghani ainsi que toutes les institutions nationales et les représentations diplomatiques étrangères, est plus que jamais menacée par les talibans qui ne veulent nullement reculer.

Chose qui inquiète largement les pays voisins, notamment le Pakistan, l'Iran, la Turquie ou encore les anciennes Républiques soviétiques du cocasse, frontalières de la fédération de Russie. Raison pour laquelle, l'armée Russe vient d'achever d'importants exercices miliaires au Tadjikistan voisin pour envoyer un message fort aux talibans, qu'en cas de débordement du conflit afghan sur le territoire du Tadjikistan, l'armée Russe sera dans l'obligation d'intervenir sans aucune hésitation afin de protéger le territoire Russe.

Cela suffit largement pour rappeler encore de plus que cette guerre en Afghanistan a toutes les chances de devenir un facteur de déstabilisation de l'Asie centrale, provoquant ainsi une nouvelle intervention militaire Russe sur le sol afghan, comme ça été le cas dans les années antérieures, à l'époque de la guerre froide avec l'armée rouge.

Mais cette fois-ci, il convient aussi de rappeler qu'une détérioration poussée de la situation en Afghanistan pourrait entraîner l'implication de certains pays voisins, comme la Turquie, l'Iran ou encore le Pakistan. Ces pays, déjà menacés par l'expansion du conflit, ne pourraient croiser les bras en simple observateurs, au risque de voir la guerre déborder sur leurs territoires respectifs.

Quelle piste de solution pour éviter le chaos dans ce pays ?

À l'allure où évoluent les choses, cette question divise bon nombre d'observateurs. Mais à vrai dire, seul un départ de l'actuel exécutif afghan semble être la voie permettant d'éviter l'hémorragie dans le pays, déjà handicapé par deux décennies de conflit. Même la proposition faite par le gouvernement invitant les talibans à déposer les armes en échange d'un partage du pouvoir, semble être écartée par les insurgés. Surtout au moment où le rapport de force sur le terrain a fini par basculer de leur coté.

Ce qui voudrait dire qu'ils vont bel et bien poursuivre leur offensive de façon intense en direction de la capitale Kaboul. Car en effet, une conquête de cette ville signifierait tout simplement la fin du pouvoir de l'actuel président Ashraf Ghani et de son administration. Chose qui ouvrira officiellement la voie à un retour en force des talibans au trône, 20 ans après avoir été chassés par les forces étrangères.

Mamadou Moussa Diallo, Infosreelles.com

+224 620 36 35 35

 


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