Maison Centrale de Conakry : voici quelques mots de Foniké Menguè depuis sa cellule de détention - Infosreelles.com

Maison centrale, visite à mon camarade et Nterikè, Foniké Menguè. À la première vue, comme d’habitude, on a commencé à rigoler comme pas possible. D’entrée, comme toujours, j’ai rencontré un homme qui a beaucoup d’idées pour son pays. Un homme affable.

J’ai ouvert le débat en lui disant :Nterikèe, la population dans sa grande majorité adhère à la cause que tu défends à travers beaucoup de tes luttes notamment à travers le FNDC.

J’ai renchéri en lui disant également qu’il y’a une frange de la population qui pense que le combat du FNDC est pour les hommes politiques. Certains vont jusqu’à dire que vous ne vous intéressez pas à eux.

Foniké Menguè, avec un regard à moitié serré prend la parole en me disant en introduction: "Nterikè, ceux qui ont dit que le système à la peau dure n’ont pas menti hein!"

Il me sourit un peu avant de continuer en martelant que ceci est le travail des détracteurs notamment les gens du système qui voient au FNDC, une menace sérieuse de leur disparition depuis des décennies d’existence. Il a continué en me disant :"Nterikè, c’est Alpha Condé qui a chuté le 5 septembre et non le système. Le système existe encore et encore Nterikè. 

C’est ce même système dont le Colonel Doumbouya provient, qui est en train d’avoir raison sur lui comme ça été avec Dadis camara, M. Alpha Condé pour ne citer que ceci. Nterikè, voyons ensemble de très près ce qui se passe dans notre pays qui s'affaiblit chaque jour de ne pas être adapté à la marche du monde. Il se divise face aux injustices frappantes, intolérables qui le frappent.

Nterikè, l'injustice profonde que nous dénonçons, c'est le fait que certains citoyens ont le choix et d'autres non. 

Que des guinéens soient en mesure de vivre heureux, d’avoir 3 repas par jour, se soigner dans les hôpitaux de référence et de pouvoir choisir des écoles de référence également pour leurs enfants tandis que d'autres Guinéens subissent tout celà.  

Nous vivons dans un scandale permanent de l'inégalité et de l'inégalité sociale causée par ce système que nous devons combattre à tout prix. Regardons aujourd’hui avec le CNRD.

Une nébuleuse qui crée une CRIEF mais qui refuse de déclarer leurs patrimoines où leurs membres s’achètent des maisons un peu partout en Guinée et à l’étranger.

Et mieux, ils refusent de donner leur liste au peuple. Tu sais Nterikè, c’est comme ça le système fonctionne, ils fonctionnent à l’image des organisations secrètes. Les membres pour la plupart sont tapis dans l’ombre et ils ne veulent pas qu’ils soient connus du grand public. Au fait, c'est des gens qui font du n’importe quoi souvent par personne interposée, mais des gens qui ne s’assument pas du tout. Voici le CNRD.

Et retiens bien, ils font une sorte de manipulation idéologique de masse en faisant toujours savoir qu’ils sont venus arranger ce qui est gâté et que le problème c’est toujours les autres. C’est ce qui se passe malheureusement en ce moment.

Si je te dis hier que Balla Samoura et Charles Wright, ont envoyé des gendarmes accompagnés de l’avocat général pour fouiller les détenus politiques et que ces gendarmes ont volés de l’argent et d’autres objets des détenus, tu vas croire ? Nterikè, nous sommes gouvernés par les bandits.

Ce qui me fait personnellement mal que j’ai du mal à digérer, c’est de voir encore aujourd’hui que certains hommes du droit se laissent manipuler par l’exécutif et cautionnent quotidiennement les dérapages des hommes en tenues.

Je sais que ce n'est pas facile, mais nous ne devons pas abandonner la lutte. Nterikè, Ahmed Sékou Touré disait dans sa tome XV, intitulé défendre la révolution, je cite« Pour se libérer des entraves de la nature et se soustraire à l'exploitation de ses semblables, l'homme doit lutter ; lutter pour progresser, Lutter pour conquérir le bien-être, lutter pour conserver les acquis et les accroître.

Lutter non pas pour survivre mais pour vivre dignement, librement.

Défendre la révolution, c'est, dans le concret, liquider l'injustice dans ses causes mêmes et promouvoir le juste équilibre interne de la société universelle et de l'homme ».

Nterikè, notre combat c’est pour la Guinée. Nous ne sommes ni contre un X ou pour Y, mais pour le bien être de tous les guinéens. Et cela sans exception aucune.

Je termine pour te dire, nous qui avons compris devons œuvrer pour faire comprendre ceux qui n’ont pas compris. D’où la nécessité de notre combat. Et ce combat, c'est le rêve d'avoir une nation de citoyens non pas semblables mais égaux en droits et plus profondément en possibilité."

Signé : Mouloukou