Dadis Camara sera t-il en Guinée pour être jugé ? s’interroge Yacine Diallo - Infosreelles.com

Le début du procès des massacres du 28 septembre 2009 est programmé le 28 septembre prochain. Mais les interrogations se multiplient sur la présence de l’ancien président de la transition.  Et pourtant Moussa Dadis CAMARA est cité parmi les inculpés dans cette affaire. L'homme est l’un des cerveaux du dossier, parce qu'il  dirigeait le pays au moment des faits en 2009.

Même si les avocats du militaire ont assuré que leur client sera à Conakry avant l’ouverture du procès, certains détracteurs estiment que l’ex putschistes ne viendra.  Chose qui laisse croire que le procès risque même de ne pas se tenir à la date indiquée en conférence de presse par le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles WRIGHT. 

Ça sera une bonne occasion pour la junte de justifier la non-tenue du procès en ce mois de septembre comme promis par les autorités militaires.

Depuis 2010, l’ex chef de la junte vit au Burkina FASO. A plusieurs reprises, il a tenté sans succès de rentrer dans son pays.  Le Capitaine Dadis Camara comme on l’appelle souvent en Guinée, a toujours soutenu de par le passé être à la disposition de la justice pour la manifestation de la vérité. 

Mais cette affirmation n’a jamais débloqué les verrous à Conakry pour lui permettre de rentrer dans le pays.

L’ancien régime d’Alpha CONDE, même si officiellement n’a pas interdit son retour dans le pays n’a tout de même pas favoriser son retour. Mais pour quelle raison ? Cette question est restée une équation sans solution.

Mais pour calmer les pressions, la tenue du procès a été régulièrement annoncée et l’ex ministre de la justice Check SACKO avait même annoncée que le procès allait se tenir en 2017.  Toutes les instructions dans ce dossier étaient pourtant bouclées et une grande partie des travaux pour le jugement terminée.

Mais le procès de ce dossier historique pour la Guinée s’est heurté à un blocus dont on ignore les causes. Ce qui fait dire que des gros bonnets, mêlés, dans cette affaire étaient sans doute aux mallettes pour hiberner le dossier et éviter que les voile ne tombent. D’ailleurs, l’exil forcé de Moussa Dadis CAMARA pourrait s’expliquer par cette circonstance.

Aujourd’hui aussi, on salue la volonté des nouvelles autorités dans cette affaire. La junte guinéenne a posé en un laps de temps assez d’actions pour l’ouverture du procès. Mais ce coup d’accélérateur n’est pas nouveau. L’ancien régime l’avait également fait à un moment donné mais la pression s’est vite écrasée à un mur d’acier.

Nous sommes à quelques jours du procès si la date de 28 septembre 2022 est respectée. Cependant, l’ancien président de la junte d’alors, Moussa Dadis CAMARA, est toujours hors du pays. Techniquement c’est difficile de le voir en Guinée avant l’ouverture du procès et tactiquement, il semble que tout n’est pas mis en œuvre pour son retour. J’ose croire que ce procès ne va pas se tenir dans ce délai promis par les nouvelles autorités. L'absence de Dadis CAMARA pourrait être un argument solide pour la junte guinéenne pour être à l'abri des critiques et cacher sa honte.

Yacine Diallo, journaliste