Crise politique en Guinée : voici les conditions de l'ANAD pour participer à tout cadre de dialogue - Infosreelles.com

À la suite des rencontres qu'il a opérées au près des acteurs sociopolitiques guinéens, le médiateur de la CEDEAO, le président Boni Yayi, a exhorté toutes les forces politiques et sociales du pays à retourner au tour de la table pour discuter sur les questions qui les opposent.

Mais comme il fallait s'y attendre, les coalitions qui ont toujours boudé les concertations initiées par le CNRD n'ont pas tardé de répondre. C'est le cas de l'ANAD dirigée par Cellou dalein Diallo qui rejette toute participation à un cadre de dialogue non conforme à leurs revendications.

Ainsi, s'exprimant sur le sujet ce lundi 29 Août 2022 au cours d'une sortie médiatique, le vice président de l'UFDG chargé des Affaires sociales et juridiques est largement revenu sur les conditions posées par son camp pour participer éventuellement à un cadre de dialogue avec le CNRD.

Nous vous proposons ici un extrait de la sortie de Dr Fodé Oussou Fofana, vice président de l'UFDG !

On ne peut pas dialoguer dans le désordre. On peut tout reprocher à Monsieur Alpha Condé mais à son temps on parvenait toujours à se retrouver au tour de la table avec une délégation de l'opposition, une délégation de la mouvance présidentielle et le gouvernement. Le problème est que Monsieur Alpha Condé refusait toujours de mettre en application les conclusions du dialogue mais on réussissait à dialoguer.

Comment voulez-vous qu'on dialogue dans la mamaya avec 300 personnes ? Nous sommes demandeurs de dialogue mais nous ne devrons pas être sur la même table que les partis politiques qui ont les mêmes avis que le CNRD. Aujourd'hui il ne devrait même pas y avoir une opposition dans ce dialogue. Ça doit être le CNRD, le gouvernement et la classe politique.

Il y a dialogue quand il y a problème. Le médiateur est là parce qu'il y a conflit. Donc tous les partis politiques qui sont d'accord avec le CNRD doivent être avec le CNRD. Tous ces partis politiques qui ont transformé le CNRD en un parti politique et qui se sont transformés en mouvement de soutiens du CNRD n'ont rien à voir dans ce dialogue.

Quand le Colonel Mamadi Doumbouya nous disait qu'il n'était pas candidat aux prochaines élections, que la justice allait être la boussole de la transition et que plus jamais aucun Guinéen n'allait mourir pour la politique, nous avions applaudi, tout le peuple de Guinée avait applaudi pensant qu'on s'est séparé des vieilles méthodes de Monsieur Alpha Condé.

Mais le refus du dialogue avec arrogance et mepris, en plus la fabrication unilatérale de la charte de la transition, la désignation des membres du CNT imposés, la violation de la même charte de la transition et autres ont produit une grande crise.

La démolition de la maison du président Cellou Dalein Diallo au moment où l'affaire était pendante à la justice, les arrestations arbitraires, la répression, l'interdiction des manifestations, la confiscation des droits et libertés fondamentaux des citoyens sont des sources de conflits. Vous pensez que cela peut amener la paix ? C'est ça que vous appelez justice comme boussole de la transition ? Ça donne une mauvaise image à la Guinée.

Nous, nous sommes clairs. Pour participer à un dialogue, nous demandons :

1- Un cadre bien défini où il y aura un face à face entre le CNRD, le gouvernement et ceux qui ne sont pas d'accord avec le CNRD. Ce n'est pas de la mamaya que nous demandons;

2-La libération des prisonniers politiques. Nous considérons que tous ceux qui sont arrêtés lors des manifestations du FNDC à Conakry et à l'intérieur du pays sont des prisonniers politiques. Si on veut aller à l'apaisement, il faut aller au fond. On ne peut emprisonner des gens et parler du dialogue;

3- L'arrêt des harcèlements judiciaires contre les leaders politiques et les leaders de la société civile ;

4-La restitution des concessions des citoyens confisquées par la force en dehors de tout processus judiciaire;

5-L'annulation de la décision d'interdiction des manifestations ;

6-La restructuration du CNT ;

7- L'annulation de l'arrêté où on dit que le FNDC est dissout. Pour nous le FNDC est un état d'esprit et il n'est pas dissout;

8-L'identification et la poursuite judiciaire contre tous ceux qui sont impliquées dans les tueries lors des manifestations.

La Rédaction

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