Conduite de la transition en Guinée: voici les vérités d'un acteur de la société civile au colonel Doumbouya - Infosreelles.com

Après plusieurs mois de silence sur la situation sociopolitique de la Guinée, l'ancien coordinateur national du FNDC s'exprime finalement sur la conduite de la transition entamée depuis le 05 Septembre 2021. Abdourahmane Sano a, au cours d'une sortie médiatique qu'il a effectuée cette semaine, invité le colonel Mamadi Doumbouya à faire preuve d'écoute pour réussir dans son projet de refondation de l'État.

Pour cet ancien ministre de la République devenu acteur majeur de la société civile guinéenne, il y'a une grande différence entre le militaire et le chef de l'État. Plus loin, il rappelle au président de la transition que la gestion d'un État repose sur des procédures de lois et de règlements.

Merci de lire ici un extrait de cette sortie médiatique de Abdourahmane Sano !

Je voudrais demander au colonel Mamadi Doumbouya d’écouter. Je comprends ce qui l’anime personnellement. Mais, lorsqu’on est à la tête de l’Etat, je voudrais lui rappeler ce que je lui ai dit : ‘’ Il y a le militaire, il y a le chef de l’Etat’’. Il n’a qu’à œuvrer à réduire le cap entre le militaire et le chef de l’Etat. L’Etat n’est pas quelque chose qu’on peut régenter comme une unité militaire.

Lorsqu’on voit la situation de notre pays, le comportement du leadership, on est constamment révolté. Mais, la gestion de l’Etat repose sur des procédures de lois et règlements qu’on ne peut trahir en moins de vouloir trahir les actes qu’on pose. Je voudrai qu’il fasse les choses dans le respect des procédures, des règles, de nos lois.

Et, qu’il sache que rien ne nous appartient en tant qu’être humain, absolument rien. Hier, c’est certains qui étaient là, demain d’autres viendront encore. Il a de grandes ambitions pour le pays mais, la manière, la façon de faire, s’il n’y prend pas garde, cela risque de trahir son projet. Aux autres acteurs, nous sommes tous responsables de la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Je parle précisément des acteurs politiques, des acteurs de la société civile, des médias, des syndicalistes et de l’élite qui a démissionné dont la démission fait trop mal au pays.

Réveillons-nous, prenons nos responsabilités et faisons en sorte que ce soit l’intérêt général qui dicte toujours nos pas. J’espère que cette transition serait la dernière en terme de régime de l’armée au pouvoir. Je voudrai souhaiter que cette transition soit la meilleure et nous devons nous y battre. Mais, les risques sont là, il y a de gros risques que cette transition connaisse des difficultés regrettables.

La Rédaction

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